ANA | YAN

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CE MOMENT OÙ LA VIE BASCULE VERS L'INCONNU

Étant assez sportif, comme vous pourrez le découvrir au fil de vos lectures de mes articles, j'étais un jeune homme de 21 ans très actif et en santé. Je ne me doutais jamais qu'un jour quelque chose pouvait me tomber sur le dos comme la maladie de Crohn l'a fait. Avec des entraînements de minimum 2 heures par jour 5 fois par semaine, j'avais le syndrome de «ça n'arrive qu'aux autres».

C'est pourtant à l'automne 1997 que j'ai découvert que tout le monde peut être touché par cette maladie et ce, même sans hérédité. Je l'ai appris à la dur, avec des passages jusqu’à 15 fois par jour aux toilettes avec seulement du sang pendant des semaines. D’ailleurs, ça n’en a pris que quelques-unes pour que je passe de 189 lbs à 135 lbs. Après plusieurs visites à l’hôpital et de nombreux tests, on a découvert Crohn sur une grande partie de mon côlon.

Dans ce temps-là, j’étais en période de grand stress, car je venais de déménager de la France en suivant mes parents et ayant quitté tous les amis là-bas deux ans auparavant. C'est possiblement le déclencheur de la maladie. Alors, au stress et à la dépression, je devais ajouter l'inconnue de cette maladie qui venait surcharger la situation que je n'acceptais déjà pas très bien.

Et là, ce fut le début de l'apprentissage «à la dur» de ce que sont les douleurs et les grosses crampes au ventre. Au point de ne plus pouvoir parler et bouger. Se recroqueviller sur soi-même pour faire passer le tout en sachant que je n'avais aucun contrôle. Toujours chercher les toilettes dans les endroits publics et ne plus oser sortir bien loin de chez-moi ou des endroits que je connaissais bien.

Oui, la cortisone pendant plus d'un an m'a un peu aidé. Et comme je suis chanceux, avant de tomber malade j'avais un système immunitaire très fort. Maintenant, étant donné qu'il se bat contre moi, j'ai aussi dû me faire à l'idée que mes médicaments ne sont pas éternels et qu'à tous les deux ans environ, je devais changer de sorte et «dealer» avec les effets secondaires.

Après quelques années de prise de médicaments, dont une année record de plus de 60 000$ de traitements, je me suis retrouvé avec un autre diagnostique. Cette fois c'était une cholangite sclérosante au foie (maladie auto-immune touchant les voies biliaires) sûrement réveillée par les multiples prises de médicaments et une bonne prédisposition à la développer.

Deux passages à l’hôpital pour des petites crises depuis 6 ans. Sommes toutes, depuis le milieu des années 2000, je n'avais pas beaucoup de symptômes visibles ni dérangeants et mes visites aux toilettes se limitaient à 5 à 7 fois par jour. Mais malgré les nombreux changements de médications, mon côlon n'a jamais été en rémission du Crohn.

En Janvier 2015 avec une coloscopie, ma gastro-entérologue (qui est tout à fait géniale en passant) a trouvé de la dysplasie stade 1 et 2 dans mon côlon. Ce qui a mené à la discussion plus sérieusement d'une chirurgie avant le développement d'un cancer et l'installation d'un sac de stomie permanente.

Après un été franchement bizarre et difficile (côte cassée, pneumonie, supersbronchites à répétition), je me suis retrouvé fin octobre 2015 en chirurgie pour me faire enlever la totalité du côlon, le rectum et la fin de l'intestin grêle.

Janvier 2016, j'apprenais par ma spécialiste que j'avais un cancer déclaré au côlon, juste avant mon opération. Rémission sans traitements juste un médicament pour stabiliser la cholangite.

Et c'est avec ce bagage que j'ai développé ma forte résilience à l’adversité et mon positivisme que je veux maintenant très contagieux avec un soupçon de détachement sur les choses dont on n’a pas le contrôle.

Nicolas

Cet article est présenté par : Ultra Médic

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