ANA | YAN

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L'ADAPTATION À LA MALADIE

Si je vous dis le mot «psychoéducateur (trice)», ça vous fait penser à quoi ou plutôt à qui? Certains d’entres vous me diront sans doute que c’est quelqu’un qui travaille dans une école auprès des enfants. D’autres me diront qu’ils en n’ont pas la moindre idée. Étant une discipline professionnelle en pleine expansion, la psychoéducation est utilisée auprès de personnes de tous les âges et de tous les milieux vivant des problématiques au niveau de l’adaptation. Bref, la clientèle du psychoéducateur ainsi que son lieu de travail sont très variés puisqu’il est en quelque sorte le spécialiste de l’adaptation. Croyez-moi, l’univers de l’adaptation, c’est vaste !

Nous avons tous déjà vécu certaines épreuves qui nous ont obligés à nous adapter.  Les maladies inflammatoires de l’intestin (MII) sont des épreuves en soi qui amènent les personnes vivant avec celles-ci à devoir s’adapter, mais aussi à s’accepter. L’acceptation des MII n’est pas une chose simple pour la personne qui le vit. Notre société se nourrit de la crainte du regard et du jugement des autres, ce qui sans aucun doute pèse beaucoup dans la balance du fait de partager l’épreuve que l’on vit ou non. Face à cette inquiétude, beaucoup de personnes atteintes d’une MII ne voudront jamais partager leur vécu avec leur entourage. Parce qu’on ne se le cachera pas, c’est tabou de parler de «caca» et les MII demeurent inconnues du grand public.

Étant amie avec Andréanne depuis longtemps, j’ai vécu la période pendant laquelle elle était affaiblie. Les soirées interrompues par sa maladie qui prenait le dessus et qui l’empêchait de profiter du moment présent. Il a fallu quelque temps avant qu’Andréanne nous fasse part de son diagnostic, je dirais plutôt avant qu’elle soit à l’aise d’en parler avec nous et qu’elle accepte sa situation. C’est évident qu’un délai s’impose puisque la personne elle-même doit comprendre et vivre sa situation à son rythme. Je crois pertinemment qu’un entourage avec une attitude d’ouverture et de non-jugement aidera la personne qui vit avec une MII à vous faire part de sa condition et à être à l’aise de partager son expérience, pour ainsi suivre le chemin de l’acceptation de la maladie et vivre pleinement.

Sur le chemin de l’acceptation, les personnes qui ont une MII doivent tenter de s’adapter physiquement aux contraintes de leur maladie ; les allers-retours aux toilettes, les douleurs et la perte de poids. Elles doivent aussi tenter de s’adapter psychologiquement à ce que la maladie leur fait vivre ; la fatigue, le stress et la peur. Voici donc un exemple concret d’adaptation à la maladie : la localisation des toilettes. Souvent, une personne atteinte d’une MII qui se retrouve dans un nouvel endroit sera portée à repérer les toilettes les plus proches, et ce, au cas où le besoin d’y aller serait imminent.  

Ce genre de maladie peut donc amener la personne à vivre certaines difficultés d’adaptation. C’est pourquoi plusieurs professionnels et spécialistes sont là, à votre disposition. J’ai mentionné précédemment que l’entourage doit être ouvert et accueillant, mais l’entourage doit aussi savoir aller chercher l’aide nécessaire pour la personne qu’il aime lorsque cela dépasse ses compétences. N’hésitez à consulter un psychoéducateur, un psychologue, un stomothérapeute, un médecin et j’en passe. Ce sont eux qui pourront vous guider et vous aider à travers le chemin sinueux de l’acceptation et de l’adaptation, parce qu’après tout, l’essentiel est de se sentir bien et en santé.

Kloé
Étudiante à la Maîtrise en Psychoéducation

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