MA BÊTE NOIRE

Pour cet article, j’avais envie de vous parler d’un élément qui saura rejoindre autant les gens qui ont une stomie, que toutes les autres personnes qui ont pu peut-être ressentir la même chose que moi à un moment de leur vie ou à un autre. Je parle bien sûr de cette grande bête noire qu’est la confiance en soi!

Quand j’étais très jeune, je n’ai jamais vraiment eu de questionnements par rapport à mon poids ou à ce que j’avais l’air. Oui, j’ai toujours eu de bonnes joues et un fort appétit… Que voulez-vous, je crois que c’est dans ma génétique, j’aime manger. Pourtant, le portrait a tout de même beaucoup changé vers la fin de mon primaire, lorsque mon diagnostic de maladie de Crohn est tombé.

Au début, pour traiter la maladie, j’ai pris de grosses doses de cortisone ce qui a eu comme résultante de me faire beaucoup enfler. J’ai donc commencé à avoir certains complexes et beaucoup de peine quand je remarquais ma différence par rapport aux autres.  Mon poids a beaucoup varié au cours de mon secondaire en lien avec la maladie. Soit j’étais très maigre lorsque je faisais une rechute et que j’étais malade, soit je prenais du poids et j’enflais beaucoup à cause des doses de cortisone que je recevais. Le pire moment a probablement été en secondaire 4, alors que je venais de me sortir d’une rechute et que j’avais engraissé de manière plutôt évidente. Il faut dire aussi que je ne faisais pas du tout attention à ma santé. Je mangeais mal, je n’avais pas d’énergie pour faire quelconque activité. C’était un an après le décès de ma mère et je n’avais pas envie de faire grand chose. C’est en allant voir ma gastroentérologue pour mon suivi qu’elle m’a fait réaliser la trajectoire que j’étais en train d’emprunter. J’avais tellement de peine, si peu confiance en moi et en ce que j’étais. J’ai donc fait des grands changements au niveau de ma santé physique et je me suis reprise en main.  Il reste toutefois que des traces de ces moments passés et des étapes que j’ai vécues dans ma vie restent marqués dans ma tête et sont difficiles à effacer.

Ma mauvaise confiance en soi de l’époque est une des raisons pour laquelle j’avais si peur de me faire opérer et d’avoir une stomie. Si je m’aimais si peu à ce moment de ma vie, comment le ferais-je avec une stomie ? Quand j’ai décidé de me faire opérer et que j’ai parlé à mon entourage de ma décision, plusieurs avaient peur pour moi. Peur que je ne l’accepte pas et que j’arrête complètement de m’aimer, mais ma décision était prise et moi j’étais prête à l’accepter.

«C’est l’image que nous avons de nous-même qui fait notre destin.»
                                                                -  Nathaniel Branden

Je ne pensais jamais que cela serait possible, mais je crois que, depuis que je me suis fait opérer, ma confiance en moi a grimpé en flèche. Je me sens mieux dans ma peau et j’accepte davantage la personne que je suis et ce que je deviens. Plusieurs choses m’ont aidée à me rendre jusqu’ici, et le chemin est loin d’être complété, mais maintenant j’entretiens ma vie avec beaucoup plus de sérénité, de positivisme et d’amour personnel pour celle que je suis et celle que je présente aux gens autour de moi. J’ai rencontré en vieillissant des amis formidables qui m’aiment et qui me montrent ma valeur. La rencontre inattendue avec mon amoureux m’apporte tellement de bonheur. Ce que nous partageons ensemble est fort et grand et m’aide à repousser mes limites. La rencontre avec l’équipe d’ANA est l’un des éléments marquant de cette transformation. Le fait d’écrire des articles pour transmettre mon vécu et aider ou motiver d’autres personnes me comble de bonheur.

Je ne prétends donc pas pouvoir donner des trucs à qui que ce soit sur la confiance en soi, mais je pense que lorsqu’on apprend à s’aimer pour ce que l’on est et moins pour ce que les autres voudraient de nous, le poids sur nos épaules s’estompe et c’est le début d’un bel accomplissement.  

Élisabeth

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