LA MALADIE, LA MÉDICATION, L'OPÉRATION ET LEURS EFFETS PHYSIOLOGIQUES

Vous le savez maintenant tous, le fait d’être atteint d’une maladie inflammatoire de l’intestin entraîne de nombreux symptômes. Plusieurs d’entre eux se présentent chez toute personne atteinte d’une maladie de Crohn ou d’une colite ulcéreuse, mais certains autres sont moins fréquents et sont davantage propres à chacun.

Pour ma part, j’ai vécu des changements physiques liés à la maladie, mais j’ai également vécu des changements physiques liés à la prise de médication et à l’opération. Tous sont cependant derrières moi maintenant, heureusement.

L’un des premiers changements pour moi a été ma perte de poids lorsque j’étais malade. Je tentais tant bien que mal de me nourrir normalement, sans me priver de quoi que ce soit, mais comme mon transit intestinal était accéléré, les aliments que j’ingérais n’étaient pas absorbés à leur pleine capacité. Assez rapidement, j’ai donc commencé à perdre du poids, jusqu’à atteindre la limite des «100 livres mouillée». J’ai commencé à flotter dans mes pantalons et ceux que je me suis finalement décidée à m’acheter étaient de 3 tailles de moins de celle que je portais habituellement.

La médication a ensuite jouée son effet sur moi. À l’atteinte de ma plus haute dose de cortisone, j’avais le visage rond comme je ne l’ai jamais eu et j’avais les chevilles grosses comme des saucissons. Elles étaient enflées à un point tel que je ne pouvais distinguer aucune différence entre leur taille et celle de mes mollets.

J’ai aussi eu droit à un changement de pilosité pour accompagner le tout. Des poils ne poussaient plus à des endroits où ils avaient toujours poussés et j’avais maintenant une pilosité bien foncée sous le nez!

Ensuite, avec les prises de sang quotidiennes et les injections d’anticoagulant pour réduire les risques de phlébite, j’étais parsemée d’ecchymoses un peu partout sur les bras, le ventre et les cuisses. Ça donnait de très belles couleurs à ma peau très pâle!

Pour terminer, le dernier changement et non le moindre, ma perte de cheveux! Je ne les ai pas tous perdu, mais ma couette de cheveux avait environ l’épaisseur d’un demi dix sous, alors que j’en avais auparavant pour l’épaisseur d’un bon deux dollars. C’est pour moi le changement qui a été le plus difficile et j’avais extrêmement hâte que mes cheveux reprennent leur longueur. J’avais à l’époque les cheveux très longs et les cheveux qui repoussaient me redonnaient une très belle épaisseur sur le dessus de la tête, mais je pouvais pratiquement compter la quantité de cheveux qui rejoignaient mes épaules. Je ne pouvais plus vraiment m’attacher les cheveux parce que ceux qui repoussaient n’étaient pas suffisamment longs pour atteindre mon élastique et lorsque je gardais mes cheveux lousses, bien c’était à croire que j’avais les cheveux attachés avec quelques couettes qui avaient été oubliées!

Ce qui est malheureux avec tous ces changements, c’est qu’ils viennent bien souvent en même temps que la stomie. La stomie à elle seule peut réellement nuire à l’estime de soi-même, mais il y a en plus tous ces autres changements qui surviennent et qui peuvent rendre l’étape de l’acceptation encore plus difficile. Ce qui est extrêmement bien cependant, c’est qu’ils disparaissent peu à peu, assez rapidement, pour ne laisser place qu’à la stomie. Entre temps, on apprend à être de mieux en mieux dans notre peau, à se trouver de plus en plus beau et à comprendre que la stomie est là pour contribuer à notre bien-être.

Dans mon cas, ces changements physiques m’ont aidé à voir à quel point mon opération me faisait reprendre le cours de ma vie. Je me rendais déjà bien compte que je reprenais des forces, mais je me voyais en plus reprendre le poids que j’avais perdu et retrouver la forme réelle de mon visage. J’apprenais à me sentir belle et bien dans ma peau et j’apprenais à m’accepter telle que j’étais désormais.

Andréanne

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